Finale du championnat de France de trial,
le dimanche 19 septembre à Crozon

Philippe Yvernault. Castrais pure souche, a touché sa première moto en mai 1977. " C'était une Yamaha TY 125. Je n'étais pas vraiment attiré par le motocross. Je voulais être plus proche de la nature. J'avais l'impression d'être sur un vélo, par rapport aux grosses cylindrées que j'avais pu conduire jusque-là ". Une époque où Philippe, Jean-Claude Dudefant et Michel Lamamy étaient perçus comme des pionniers du trial dans l'Indre. Longtemps compétiteur chevronné en seniors 3, Philippe se contente désormais d'entretenir sa passion au cours de quelques sorties et de présider aux destinées du trial club du Pays de La Châtre avec le soutien de sa petite famille, madame Yvernault en tête. Un club né en 1985, même s'il y a pourtant maintenant vingt ans que Philippe et ses amis organisent des compétitions en Boischaut Sud. La finale du championnat de France, c'est un peu la cerise sur le gâteau...

Comment s'annonce l'organisation de cette finale ?
Philippe Yvernault : On est dessus depuis six mois, à raison d'une réunion mensuelle avec les gens de Crozon.. Des gens qui m'ont beaucoup surpris par leur enthousiasme. Avec eux, il n'y a pas de problèmes, il n'y a que des solutions. Ils ont réalisé des ponts magnifiques sur la Vauvre, ils vont d'ailleurs assurer toute la logistique autour de l'épreuve. Au total, avec les gens du trial et nos amis, ce sont près de 200 personnes qui vont collaborer à l'organisation.

Comment avez-vous obtenu cette organisation ?
Philippe Yvernault : C'est une épreuve de prestige difficile à obtenir, où le niveau des pilotes a évolué. Il convient donc de proposer de belles zones avec de réelles difficultés. De notre côté, cela fait 20 ans qu'on travaille sur le sujet. Depuis 1991 et l'organisation d'une épreuve du championnat de France à Crevant, on a lancé les 3 jours de trial en Indre et La Châtre bénéficie désormais d'une certaine réputation dans le milieu. Un jour, le maire de Crozon, M. Demenois, est venu me voir en me disant qu'il aimerait bien organiser une telle épreuve dans sa commune. Il m'a emmené et montré des points extraordinaires. On s'est lancé, en sachant qu'il y avait 7 épreuves au calendrier... avec 8 dates possibles. La notoriété du trial La Châtre a fait le reste.

Le championnat de France reste une organisation à part...
Philippe Yvernault : Cela demande en effet énormément de travail. L'expérience des "3 jours" ne suffit pas. Un championnat de France en 1999, c'est comme organiser un championnat du monde en 1991. C'est d'abord une épreuve de prestige qui demande certains efforts en termes de communication. La préparation des hommes ensuite doit être soignée. Les zones doivent être parfaitement étudiées. C'est un véritable art qui doit tenir compte de tous les imprévus, des intempéries...

Les puristes affirment que les difficultés ne manquent pas sur les zones que devront traverser les pilotes...
Philippe Yvernault : Les gens qui sont venus nous voir sur le terrain. nous ont dit effectivement que ça leur semblait assez costaud. La commission technique nationale en jugera samedi matin. S'il le faut, on s'adaptera. La qualité des tracés et de l'organisation est d'ailleurs primordiale si l'on veut un jour prétendre à l'organisation d'une grosse épreuve. Comment va donc se dérouler cette fameuse finale ? Philippe Yvernault : Les premiers départs seront donnés à partir de 9 heures, dimanche, et s'échelonneront jusqu'à 10 h 30. Les plus expérimentés partiront en dernier. On devrait avoir 75 pilotes représentant l'élite française du trial. Trois pilotes, Bruno et Christophe Camozzi et Grégory Eyriès sont au-dessus du lot chez les experts 1 et promettent de se tirer une belle "bourre"... , même si Bruno Camozzi dispose d'une marge suffisante lui assurant d'ores et déjà le titre. Mais derrière, ses deux poursuivants ne sont séparés que de quatre points et seront en lutte jusqu'au bout pour la seconde place sur le podium. Du grand spectacle en perspective. D'ailleurs quand ils arrivent sur une zone, les gens ont l'habitude de garder le silence, afin de ne pas troubler la concentration des pilotes. Une ambiance qui donne des frissons et souvent de belles émotions... Les experts 1 seront six. Fred Bochet manquant à l'appel après s'être cassé la main. Eyriès et Dupont représenteront l'avenir de la catégorie. Il sera aussi intéressant de voir les experts 2, de vieux briscards ayant presque tous été champions de France. se frotter au trial de demain et aux seniors 1 emmenés par les jeunes et prometteurs Delair et Béthune.

Le spectateur a été soigné pour ce championnat de France...
Philippe Yvernault : Le spectacle est comme à l'habitude gratuit, bien entendu. Et nous avons préparé des parkings à proximité des zones. Quatre hectares de stationnement seront mis à disposition des spectateurs à moins d'un kilomètre des zones. Le dénouement de cette finale se déroulera aussi sur une 13ème et ultime zone artificielle en plein cœur de Crozon. Les curieux pourront même découvrir les pilotes avant l'heure, à l'entraînement, le samedi de 14 h à19 h. Un exercice où les pilotes se laissent souvent aller et prennent des obstacles plus gros que le lendemain en compétition.

Comment se porte le trial à l'aube du XXIème siècle ?
Philippe Yvernault : Il a connu une période faste à la fin des années 1980 avec une "grosse" équipe de France, où brillaient Thierry Michaud, Couturier, Berlatier et Girard, aujourd'hui devenus pour la plupart conseillers-techniques auprès des pilotes. Depuis, on s'est fait dépasser par l'Espagne qui compte cinq ou six pilotes parmi les meilleurs mondiaux et une très bonne école de trialistes. Le trial revient tout doucement en France, en même temps que Thierry Michaud a pris en main l'équipe de France espoirs. Yves Pradeau, président de la commission de trial à la fédération française de motocyclisme, a également émis de son côté le souhait d'augmenter le nombre de pratiquants et de développer le trial de haut niveau. De bonne augure pour l'avenir...

Propos recueillis par Ludovic Mesnard

Louis Pinton, président du conseil général de l'Indre
Le 19 septembre, Crozon-sur-Vauvre reçoit la finale du championnat de France de Trial. Ce riant site du Boischaut Sud sera pour le président Philippe Yvernault et ses amis du Trial club du Pays de La Châtre, le cadre idéal pour une manifestation de grande ampleur. Notre conseil général s'est tout naturellement mis à la disposition des organisateurs comme partenaire de cet événement en milieu rural. Je souhaite aux concurrents et au public une agréable journée de sport et de nature !

Nicolas Forissier, Député Maire de La Châtre
Président du Pays de La Châtre en Berry
L'organisation d'une manche du championnat de France de Trial à Crozon, au cœur du pays de La Châtre en Berry, constitue un événement de premier plan qui vient renforcer, une fois de plus, la notoriété de notre petite région, son image de dynamisme, notamment sur le plan sportif. Et tout cela pour le plus grand bonheur du public ! Je tiens donc à remercier chaleureusement à nouveau sa capacité à relever les plus beaux défis. Merci aussi à tous les bénévoles sans qui rien ne serait possible, et aux habitants de Crozon qui mettent tout leur cœur à accueillir ce grand événement !

Organismes ou sociétés mécènes de l'épreuve

Organismes ou sociétés ayant apporté leur concours à l'organisation de l'épreuve

Tout savoir sur le trial

Est considéré comme arrêt, tout arrêt dans la progression de la moto. Est considéré comme pied à terre, le fait qu'une partie du corps du pilote ou qu'une partie de la moto (autre que pneus, repose-pied) touche le sol ou prenne appui sur un obstacle. Toucher un piquet n'est pas considéré comme une faute.
Définition de l'échec : recul de la moto avec ou sans pied à terre, déplacer la moto latéralement à l'arrêt. Attention, déplacer la moto en phase de progression n'est pas considéré comme une faute. Chute, moteur calé avec pied à terre ou appui du pilote ou de la moto, avoir les deux pieds du même côté de la moto, enlever, renverser ou briser un piquet ou une signalisation avant que l'axe de la roue avant n'ait franchi la limite de sortie de zone, dépassement du temps de passage dans une zone (2 minutes), effectuer une boucle dans la zone, refuser de franchir une zone.

- l'interzone : c'est un parcours de liaison de 40 à 120 km qui relie les zones non-stop entres elles.
A la fin de la course, tous les cartons sont comptabilisés. Celui qui a le moins de point est déclaré vainqueur de l'épreuve. Si des concurrents sont à égalité, on décerne le prix à celui qui a réalisé le plus de "sans faute".