La Nouvelle République du Centre - Le journal de l'Indre - Est - Lundi 20 Septembre 1999.  

 

Plein les yeux !

 

La finale du championnat de France a vu la victoire de Bruno Camozzi. La pluie, invitée surprise de l'après midi, n'a rien altéré la qualité du spectacle offert. 

Le Trial Club de La Châtre passait un test important hier après-midi sur les terres de Crozon-sur-Vauvre. Huit ans après avoir accueilli une manche de ce même championnat de France, les troupes de Philippe Yvernault se voyaient confier l'organisation de la finale. Avant pourquoi pas la responsabilité d'une manche de championnat d'Europe.
Présent hier à Crozon, Yves Pradeau, président de la commission trial de la fédération de trial, portait un regard plein d'estime par rapport à la qualité de l'organisation : "Le site est tout à fait compétitif pour accueillir ce genre de manifestation. De plus, la pluie nous a permis de juger la réactivité des organisateurs par rapports à une situation imprévue. Crozon est en bonne ligne pour être de nouveau organisateur, et accueillir une manche du championnat d'Europe n'est pas illusoire du tout." Le compliment ira droit au coeur des deux cents bénévoles présents tout au long des treize zones du parcours.

Le repos du guerrier
Au menu donc, un parcours long de 6,5 km à parcourir à trois reprises. Dans la catégorie reine, Bruno Camozzi, 9ème du dernier mondial, était déjà assuré du titre national. Qu'importe le déjà vainqueur à huit reprises du championnat était présent à Crozon, bien décidé de réaliser le grand chelem en remportant sa septième manche de l'année. De mariage la veille, Bruno est arrivé dans le Berry avec un manque de sommeil évident : "En fait, le mariage s'est terminé s'est fini à 4 heures du matin et j'ai directement pris la route pour faire 500 km qui me séparaient de Crozon. Je n'ai pas dormi depuis vendredi !" Oubliant les limitations de vitesse, notre homme est arrivé sur le lieu de la compétition à 8 heures. Et qu'est-il advenu ? Bruno a tout simplement survolé la compétition, bouclant chacun de ses trois tours en tête. Derrière, on aurait pu s'attendre à une lutte serrée entre Grégory Eyries et Chistophe Camozzi, le frère de qui vous savez, qui était séparé de seulement quatre points à l'orée de la manche. Las, Christophe Camozzi est passé à coté de son premier tour et l'écart était alors trop important pour revenir sur Eyries. Quasiment assuré du titre en experts 2, Fabien Hamann a remporté le titre national, malgré un dernier tour catastrophique.
De bien belles performances. Seul point négatif de la journée, le public qui n'a malheureusement pas suffisamment répondu présent. Même si Dame météo y est pour beaucoup. Mais visiblement nos absents auront l'occasion de se rattraper prochainement. Vu le sourire affiché par les membres de la fédération sur le podium, on peut en être certain. Le trial a de l'avenir dans le Berry.   

Stéphane MAGNOUX.

 

Bien dans ses bottes

Philippe Yvernault, président du Trial Club de La Châtre, revendique une pratique de la moto pour le plaisir. Sans faire de bruit, son club commence à avoir une certaine notoriété.

L'histoire d'amour entre Philippe Yvernault et le trial a démarré il y a un peu plus de vingt ans. Entraîné par deux de ces amis, Michel Lamamy, traceur de l'épreuve d'hier, et Jean Claude Dudefant, l'homme s'essaye au trial. "J'ai tout de suite été séduit par cette moto légère et souple."
Ne lui parlez pas de compétition, l'étudiant en sciences économiques qu'il est à l'époque a surtout envie de grands espaces et de camaraderie : "Je ne suis pas un sportif de haut niveau, l'essentiel c'est de s'amuser et de faire des randonnées entre nous." Pas l'esprit de compétition certes, mais au moins celui de fédérer un maximum de monde autour d'un projet commun. "En 1979, le 4 novembre, très précisément, nous avons organisé notre première épreuve qui à regroupé 120 concurrents, mais nous étions un peu plus inexpérimentés à l'époque."
Après quelques années ou il a mis sa passion entre parenthèses, histoire de sortir diplômé de l'institut supérieur de gestion, notre homme reprend de plus belle les organisations à partir de 83.

Vive le bénévolat !
Le Trial Club du pays de La Châtre frappe son premier grand coup en 1991, en accueillant une manche du championnat de France à Crevant. Mais le plus beau reste à venir. En 1992, les 3 jours de trial en Indre voient le jour. Permettant au club d'illustrer sa maxime : "Outre le haut niveau, il est aussi important de toucher la masse. C'est aussi un des moyens de lutter contre la crise du bénévolat. Il est important que les gens soient payés en retour. Par exemple, la plupart des gens qui participent aux 3 jours nous ont proposé de nous aider pour la manche du championnat de France.
Un afflux de bonne volonté qui à été déterminant tout au long du week-end pour l'organisation de la manche. "L'apport de la commune de Crozon a été déterminant, puisqu'elle nous a fourni 80 bénévoles sur 200."
Bénévole le mot sonne doux aux oreilles de Philippe Yvernault. Ne lui parlez surtout pas d'argent. "Dans le club, nous n'en parlons jamais. Nous n'avons pas forcément de gros moyens, mais nous faisons avec ce que nous avons."
Des moyens visiblement bien utilisés,  puisque 2001 risque de rimer avec Européen du côté de Crozon, si vous voyer de quoi nous voulons parler...